Le Metaverse, ça ne sert pas qu’à acheter des NFT ! 😅
Ça commence à faire un petit moment qu’on vous en parle, mais beaucoup d’entreprises investissent ce nouvel Eldorado dans l’espoir, c’est vrai, de générer davantage de chiffre d’affaires.
Pourtant, comme on vous le disait, il y a d’autres enjeux à l’œuvre dans ces mondes virtuels…
- Notamment dans le domaine de la Santé.
La VR peut-elle être utile pour la médecine ?
Peut-elle aider le corps soignant à se former ? Et les patients situés dans des déserts médicaux à se soigner ? À quoi va ressembler la médecine de demain ?
Autant de questions passées au crible par les deux petites mascottes de Blitter Studio, Red & Blue !
Le metaverse peut-il être une opportunité pour la médecine ?
[Red] – Une opportunité, certainement, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, surtout pour les labos pharmaceutiques ! Dernièrement, la chaîne de pharmacie CVS a déposé un brevet pour ses cliniques de santé ; son idée, c’est de vendre des biens virtuels, des services de santé et des NFT dans le métaverse – oui, tout ça à la fois. On voit bien les enjeux financiers derrière…
[Blue] – Difficile de le nier, et ces enjeux sont colossaux. Pour être plus précis, CVS souhaiterait fournir des services en nutrition et en bien-être, on n’est pas vraiment dans de la médecine pure et dure. Et puis, ils ont été très transparents à ce sujet : leur objectif, c’est d’atteindre de nouveaux consommateurs grâce à une « approche numérique et avant-gardiste ». Vu le nombre d’entreprises qui s’engouffrent dans la brèche, il fallait s’attendre à ce que le secteur de la Santé se montre lui aussi particulièrement intéressé par le metaverse.
[Red] – Oui, et les constructeurs de casques virtuels ont flairé le coup : en janvier dernier, HTC s’est associé à une startup spécialisée dans la télémédecine, XRHealth. Grâce à des applications dédiées pour le HTC Vive, les patients pourront rencontrer des médecins en VR afin de recevoir des soins – gestion des douleurs, ergothérapie et physiothérapie. Un marché sacrément intéressant, surtout lorsque l’on songe à la propagation des déserts médicaux !
[Blue] – C’est exact, et ce n’est pas une mauvaise chose en soi, puisque comme tu le pointes, l’accès aux soins pour tous est compromis avec la baisse graduelle du nombre de médecins – d’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les déserts médicaux concernent aussi les grandes villes, puisque l’Ile-de-France n’échappe pas au phénomène. Ainsi, les téléconsultations en VR pourront permettre aux patients de recevoir des soins de chez eux, sans devoir prendre la voiture pour se déplacer à des dizaines de kilomètres.
[Red] – Peut-être, mais ça ne résout pas le problème du manque de médecin. Qui va prendre le relai ? Une Intelligence Artificielle ? Cela peut prêter à sourire, mais ça existe déjà.
[Blue] – Sur ce point, tu as raison, et c’est d’ailleurs l’une des problématiques traitées dans cette campagne présidentielle…
L’avenir de la médecine passera-t-il par le metaverse ?
[Red] – Bon, il est certain que le metaverse est une belle opportunité commerciale pour la médecine. Cela dit, je dois reconnaître qu’il y a d’autres avantages, plus pragmatiques, au développement des soins en VR et dans le metaverse…
[Blue] – Ah, c’est chouette de te l’entendre dire. Quoi qu’on en dise, les téléconsultations en VR restent une bonne chose pour les patients. Et puis, on l’a vu avec le COVID, les téléconsultations en visio ont leurs limites… Grâce aux possibilités plus immersives de la VR, on peut imaginer des téléconsultations poussées en termes de possibilités, en permettant par exemple au patient d’indiquer clairement où il a mal plutôt que d’agiter les bras devant une webcam de mauvaise qualité. On peut aussi imaginer des thérapies de groupe réunissant des patients éloignés géographiquement parlant – il est plus facile de prendre la parole derrière un avatar que de se déplacer en physique dans un local.
[Red] – C’est intéressant que tu parles de thérapies de groupe, puisque la psychologie s’intéresse de très près à la VR et au metaverse. Par exemple, l’Université d’Oxford, dans une étude sur l’acrophobie (la peur des hauteurs), a permis à des participants de surmonter progressivement leurs angoisses en Réalité Virtuelle en naviguant au sein d’un immeuble de dix étages. En 2016, des chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’University College de Londres ont mis au point un programme en VR leur permettant de mieux diagnostiquer la maladie d’Alzheimer. Et ce n’est qu’un début : sur les différents stores de VR, on constate l’apparition de plus en plus d’applications dédiées au bien-être et à la santé mentale.
[Blue] – En effet, et ces applications fonctionnent réellement, c’est loin d’être du gadget. Autre exemple avec HypnoVR, une entreprise française qui, comme son nom l’indique, s’est positionnée sur le créneau de l’hypnose en réalité virtuelle. Leur produit a été conçu par deux médecins anesthésistes hypnopraticiens, et a démontré une réelle efficacité dans le traitement de la douleur et de l’anxiété via 13 études cliniques, lesquelles ont prouvé une diminution de la durée des séjours post opératoire et une baisse de 45% de la consommation de morphine & de substances associées.
[Red] – Je dois aussi reconnaître que la VR est une belle opportunité pour former les futurs chirurgiens grâce à des simulations d’opérations chirurgicales aussi vraies que nature. C’est tout de même plus efficace que de s’entraîner sur des cadavres ou de plancher sur un livre de cours…
[Blue] – Oui, et à ce propos, un chirurgien américain a réalisé l’année dernière la première chirurgie de la colonne vertébrale via un casque de réalité augmentée développé par l’entreprise Augmedics. Ce genre d’outil est capable de superposer des informations utiles à la vue du chirurgien, de suivre les différentes étapes de l’opération ainsi que le mouvement des instruments, tout en permettant de réaliser des contrôles à des moments clés. En résumé, les opérations deviennent plus fiables et plus rapides.
[Red] – Bon, tout ça c’est très bien, mais il ne faut pas oublier que le principe même de ces casques en VR, c’est de récolter tout un tas d’informations sur leur utilisateur. Se pose donc sérieusement la question de la protection des données personnelles, d’autant plus en médecine…
[Blue] – Certes, et pour l’instant, cette problématique est encore un peu floue. Il est certain qu’il nous faudra y répondre avant de généraliser cette typologie d’outils…